Microbiotes intestinal, respiratoire, cutané et vaginal : à quoi servent-ils ?

Bien vieillir - Posté le mardi 10 novembre 2020

Dossier #9 Reportage

Ces dernières années, de nombreuses études et publications ont fleuri sur le thème du microbiote intestinal. La présence des 100 000 milliards de micro-organismes qui constituent notre flore intestinale n’est plus un mystère et les chercheurs s’attèlent désormais à comprendre quel peut être le rôle du déséquilibre de ce microbiote dans l’apparition de certaines maladies, notamment chroniques et inflammatoires. Toutefois, l’intestin n’est pas le seul à abriter des bactéries, virus et champignons : microbiote respiratoire, vaginal et cutané méritent aussi toute votre attention ! D’autant qu’ils ne sont pas sans lien avec le microbiote intestinal…

Le microbiote, c’est le nom donné à un ensemble de micro-organismes (bactéries, virus, champignons…) situés dans un écosystème donné. Les bactéries commensales, qui colonisent notre peau et nos muqueuses, sont donc très actives dans le maintien de la santé. On les trouve essentiellement dans quatre flores : digestive, respiratoire, cutanée et génitale (vaginale).

Le microbiote intestinal, un rôle central sur notre organisme

La flore la plus connue est sans conteste le microbiote intestinal, situé dans le système digestif au niveau notamment de l’intestin grêle et du côlon. Un microbiote intestinal riche et bien équilibré a un triple rôle : nutritif, grâce à la décomposition des résidus alimentaires non digestibles et l’assimilation de nutriments ; protecteur en évitant la prolifération de bactéries indésirables ; enfin énergétique, en participant à la synthèse de vitamines.

En revanche, un microbiote mal équilibré, dans lequel les bactéries néfastes prédominent, peut être à la source d’une dysbiose, elle-même génératrice de maladies inflammatoires telles que la constipation, les diarrhées, les maladies chroniques de l’intestin, le syndrome de l’intestin irritable ou encore des intolérances alimentaires.

Le microbiote respiratoire, impliqué dans notre santé pulmonaire

Pendant longtemps, on a pensé qu’un poumon sain était forcément stérile. Cette croyance a été levée il y a quelques années par les scientifiques, qui ont révélé l’existence d’un microbiote respiratoire ou pulmonaire, situé au niveau des voies respiratoires inférieures. Ce microbiote se caractérise par une densité moindre de micro-organismes mais par une forte biodiversité. Cette biodiversité est d’ailleurs le signe d’une bonne santé respiratoire.

Les bactéries proviennent de la sphère bucco-dentaire, de l’air inhalé et des voies digestives.

Bien qu’encore mal connu, il jouerait un rôle dans l’architecture pulmonaire, ferait barrière à des infections, serait impliqué dans l’immunité et dans la maturation du système immunitaire. Il serait donc en lien avec la survenue de maladies inflammatoires de l’arbre respiratoire. Ainsi, l’état du microbiote depuis la petite enfance pourrait avoir un rôle dans l’asthme, la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ou encore des maladies génétiques (mucoviscidose) ou auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde par exemple) qui ont pour point commun la dysbiose pulmonaire.

Les intestins étant le berceau d’une grande majorité de nos cellules immunitaires, le microbiote intestinal est fortement connecté au microbiote respiratoire. Ainsi, un dérèglement au niveau intestinal pourrait entraîner des maladies pulmonaires allergiques ou infectieuses. À l’inverse, les travaux menés par les chercheurs indiquent qu’un rééquilibrage du microbiote intestinal pourrait être bénéfique au microbiote respiratoire.

Le microbiote cutané, une protection dermatologique

Le microbiote cutané est constitué de tous les micro-organismes qui vivent sur notre peau (bactéries, virus, champignons et parasites), au niveau de l’épiderme principalement, et plus profondément au niveau du derme. Ce microbiote se constitue dès la naissance, à partir du microbiote vaginal de la mère lors d’un accouchement par voie basse, et sera influencé par les échanges cutanés entre la mère et l’enfant en cas de césarienne. Il se développe ensuite tout au long de notre vie et varie en fonction de multiples facteurs : âge, sexe, environnement, hygiène, mode de vie, prise de médicaments, localisation (aisselles, visage…), etc.

Il se compose d’une flore « résidente », constituée d’organismes commensaux qui vivent en symbiose avec notre peau et nous protège des micro-organismes pathogènes, et d’une flore « transitoire » qui varie et dépend de notre activité au cours de la journée. Cette dernière flore comprend des germes, potentiellement pathogènes, pouvant provenir du tube digestif ou du rhinopharynx. La flore transitoire peut donc héberger des bactéries pathogènes porteuses de maladies.

Le renouvellement de l’épiderme génère un renouvellement permanent du microbiote cutané. Notre hygiène corporelle, la fréquence des lavages, les produits utilisés et notre environnement ont un impact direct sur cette flore. Une perturbation de sa composition bactérienne peut entraîner une inflammation ou des maladies dermatologiques, en favorisant le développement de bactéries pathogènes et sous l’effet d’un dérèglement des réponses du système immunitaire.

La dysbiose cutanée peut être à l’origine de maladies comme l’acné, la dermatite atopique, l’hidradénite, voire le psoriasis.

Le microbiote vaginal, terreau des bactéries lactobacilles

Le microbiote vaginal se développe dès l’enfance et arrive à maturité à la puberté. Il se compose essentiellement de bactéries lactobacilles, venues de l’intestin, leur réservoir naturel, qui forment un biofilm sur la muqueuse vaginale. Elles jouent un rôle protecteur des pathogènes tout en stimulant l’immunité locale. Ce microbiote évolue tout au long de la vie, avec les périodes de menstruation, les grossesses puis la ménopause, période qui signe une diminution des bactéries lactobacilles et un risque plus important d’infections.

Bien équilibré, il a un rôle anti-mycosique et antibiotique, protégeant ainsi les voies vaginales des infections. Il peut être fragilisé par une carence en œstrogènes, des prises d’antibiotiques, le tabac, une hygiène inadaptée (il est conseillé d’éviter les douches vaginales par exemple), qui peuvent entraîner l’apparition d’infections telles que la candidose, la vaginose bactérienne, la vaginite aérobie, la cystite ou des maladies sexuellement transmissibles.

À noter que microbiote intestinal et vaginal sont intimement liés, du fait de leur proximité : certaines bactéries présentes dans le microbiote intestinal colonisent les voies urinaires et peuvent être à l’origine d’infections comme la cystite.

Pourquoi soigner l’équilibre de votre microbiote intestinal ?

Le microbiote intestinal étant lié aux autres microbiotes, il convient de lui accorder un soin particulier ! Un déséquilibre du microbiote intestinal peut en effet générer des troubles ou des maladies digestives, mais également impacter l’état des différents microbiotes présents dans notre corps.

L’alimentation est un des facteurs clés de son bon équilibre. L’enjeu est de favoriser l’apport de prébiotiques, favorables au développement des « bonnes bactéries » et de probiotiques, qui ont la capacité de rééquilibrer le microbiote intestinal et de renforcer le système immunitaire.

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Vous souffrez du syndrome de l’intestin irritable, d’intolérances alimentaires ou de maladies inflammatoires chroniques ?

Il peut être intéressant de réaliser une cartographie de votre microbiote intestinal afin d’identifier une dysbiose ou la présence d’un pathogène.
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Ces informations vous permettront de mettre en place des solutions pour essayer de rééquilibrer votre microbiote et de diminuer vos symptômes.