Vitamine D : évitez les carences et le surdosage grâce au bilan biologique !

Alimentation - Bien vieillir - Posté le mardi 13 septembre 2022

Dossier #19 Reportage

Bien connue pour son rôle majeur dans la qualité du tissu osseux, la vitamine D est aussi très impliquée dans le fonctionnement et la régulation du système immunitaire. Il est donc essentiel d’éviter toute carence ou déficit. Si une exposition journalière au soleil peut apporter une quantité suffisante de vitamine D, l’approche de l’hiver doit être une occasion de s’assurer d’un taux sanguin suffisant, que ce soit par des apports alimentaires spécifiques ou par une complémentation. Un dosage sanguin pourra alors être recommandé, avant puis pendant, afin d’ajuster au mieux cette complémentation.

Les vitamines sont indispensables au bon fonctionnement de nos cellules. On en dénombre 13, parmi lesquelles la vitamine D, une vitamine qui a la particularité de pouvoir être fabriquée par le corps humain. Liposoluble, elle est stockée dans les tissus adipeux. À noter que métaboliquement, la vitamine D est plus proche d’une hormone que d’une simple vitamine ! C’est ce qui explique, notamment, ses effets sur de très nombreux organes et processus physiologiques.

À quoi sert la vitamine D ?

La vitamine D (calciférol) a pour fonction principale d’augmenter l’absorption et la fixation du calcium ainsi que la concentration du phosphore dans le sang.

Elle joue un rôle dans :

  • la minéralisation des tissus tels que les os, les cartilages et les dents pendant et après la croissance ;
  • la contraction musculaire ;
  • la multiplication cellulaire ;
  • la transmission nerveuse ;
  • la coagulation ;
  • la régulation hormonale…

Au niveau hormonal, elle est par exemple impliquée dans la régulation du métabolisme de l’insuline. Des taux élevés de vitamine D chez des personnes d’âge moyen et âgées sont associés à une diminution substantielle des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2 ainsi que du syndrome métabolique (excès de graisse abdominale). Elle améliore les fonctions cognitives et régule l’humeur au travers de la production de sérotonine. Elle est également garante d’une bonne qualité du sommeil.

Cette vitamine agit aussi dans la prévention des cancers du sein, du côlon et de la prostate. Elle est aussi impliquée dans la santé oculaire.

La vitamine D est également un acteur majeur du système immunitaire, indispensable pour se défendre contre les agressions, se rétablir rapidement après une infection virale ou bactérienne, cicatriser rapidement après une blessure, etc., grâce :

  • au maintien de la qualité de la muqueuse intestinale, permettant d’éviter le passage d’agents pathogènes dans le sang ;
  • à la stimulation des cellules macrophages et des cellules dendritiques, acteurs du système immunitaire inné ;
  • à la stimulation du système immunitaire adaptatif en augmentant le nombre des lymphocytes Th2 producteurs de médiateurs anti-inflammatoires ;
  • à l’augmentation des mécanismes d’élimination des agents pathogènes ;
  • à la prévention des infections respiratoires.

Un déficit en vitamine D accroît le risque d’attraper une maladie virale (VIH, grippe…) ou bactérienne (tuberculose par exemple), mais aussi fongique. Des études récentes ont ainsi montré l’importance de la vitamine D dans la lutte contre le Covid-19 au travers de plusieurs mécanismes, notamment la stimulation de l’immunité innée, mais aussi la limitation du stress oxydatif grâce à la régulation du cycle du glutathion et la limitation de la cascade immuno-inflammatoire responsable de l’orage cytokinique (phénomène inflammatoire massif). L’hypovitaminose D semble associée à une augmentation du risque de forme grave de Covid-19.

Pourquoi faut-il s’inquiéter d’un risque de carence en vitamine D ?
La référence nutritionnelle pour la population (RNP) recommandée est de 10 µg/j pour les nourrissons jusqu’à 1 an puis de 15 µg/j.

On parle de carence pour un taux sanguin situé entre 10 et 12 ng/ml pour les adultes et de déficit entre 12 et 20 ng/ml.

Une carence en vitamine D a notamment pour conséquences :

  • le rachitisme chez les enfants et l’ostéomalacie chez les adultes ;
  • la décalcification osseuse chez les adultes en raison d’une altération de la minéralisation des os. Les femmes ménopausées courent ainsi un risque accru d’ostéoporose, responsable de fractures ;
  • des troubles neurocognitifs ;
  • un risque plus élevé de troubles cardiométaboliques (diabète de type 2, HTA…).

La carence en vitamine D est fréquente chez la femme enceinte (pour laquelle l’exposition au soleil est déconseillée) et pourrait être à l’origine d’un risque accru de prééclampsie, de diabète gestationnel ou encore de naissance prématurée.

Où trouver la vitamine D ?

La vitamine D3 est synthétisée par l’action des UVB sur la peau. Une exposition au soleil en plein air de 15 à 20 minutes par jour génère un apport suffisant en vitamine D. Toutefois, certains facteurs limitent la production de vitamine D :

  • l’obésité et le surpoids ;
  • la pigmentation de la peau (mate ou foncée) ;
  • une exposition solaire limitée (vêtements couvrants, crème solaire, sujets sédentaires sortant peu, latitudes peu ensoleillées…) ;
  • l’avancée dans l’âge ;
  • le tabagisme ;
  • la prise de traitements modifiant le métabolisme de la vitamine D.

Les vitamines D3 et D2 sont aussi présentes dans l’alimentation. On les trouve surtout dans les poissons gras, abats, viande, jaune d’œuf, huile de foie de morue, foie de morue, œufs de saumon, hareng fumé, flétan, truite saumonée, sardine, margarine, foie gras de canard, foie de veau, travers de porc, fromage blanc qui offrent des concentrations intéressantes. Les champignons, les levures, le chocolat noir et les céréales sont aussi à privilégier.

Une alimentation équilibrée est nécessaire à l’assurance d’un taux suffisant de vitamine D, même si cela peut ne pas suffire dans certaines circonstances. Les personnes suivant un régime végétalien/végétalien, par exemple, courent un risque particulièrement accru de carence.

Intérêt des dosages de la vitamine D avant et pendant toute complémentation
D’après l’étude Esteban 2014-2016 de Santé publique France, 75 % des Français ne couvrent pas leurs besoins en vitamine D !

La Haute Autorité de Santé ne recommande le dosage de la vitamine D et la prise en charge du patient qu’en cas de :

  • suspicion de rachitisme ;
  • suspicion d’ostéomalacie ;
  • suivi ambulatoire de l’adulte transplanté rénal au-delà de trois mois après transplantation ;
  • avant et après une chirurgie bariatrique ;
  • évaluation et prise en charge des personnes âgées sujettes aux chutes répétées ;
  • prise de médicaments préconisant la réalisation du dosage de la vitamine D.

Il est pourtant très utile de recourir à un dosage dans le cadre d’une complémentation et en particulier dans le but de s’assurer que l’on reste en-deçà des seuils de toxicité. En effet, la vitamine D étant liposoluble, elle peut s’accumuler dans nos graisses où elle est stockée et générer un surdosage toxique.

Des apports trop élevés en vitamine D peuvent être la cause de céphalées, nausées, vomissements, troubles du transit, perte de poids et fatigue.

Un dosage de la vitamine D est donc recommandé avant de commencer une complémentation afin d’ajuster les doses adéquates, puis 3 à 6 mois après le début de la complémentation, en fonction du déficit à corriger, pour adapter la posologie.

Quels bilans privilégier pour doser la vitamine D ?

La vitamine D est sans doute l’un des paramètres à surveiller en priorité chez tous les patients. La plupart de nos bilans biologiques le proposent, notamment :

  • BasicCheck, bilan général explorant l’ensemble des paramètres nécessaires à un équilibre micronutritionnel optimal et à une bonne santé fonctionnelle. Il permet de mettre en évidence, par exemple, un déficit en vitamine ou en oligo-élément, une inflammation de bas grade, une potentielle hyperperméabilité intestinale, un stress oxydatif ;
  • MiniCheck, bilan de base pouvant mettre en évidence un déficit ou une carence micronutritionnelle, notamment en vitamine D. Il permet d’identifier d’éventuels processus délétères ou des carences (macro- ou micro-nutritionnelles) susceptibles de s’aggraver au fil des années ;
  • VeggieCheck, destiné aux personnes végétariennes ou végétaliennes, soucieuses de leur santé et de l’équilibre de leur régime. Il explore les voies métaboliques plus particulièrement sensibles à la diminution ou à l’absence de (micro-)nutriments d’origine animale : protéines, vitamines ou oligoéléments spécifiques, équilibre des acides gras polyinsaturés…