Hypersensibilités au gluten : comment les diagnostiquer et les traiter ?

Alimentation - Posté le mercredi 9 novembre 2022

Dossier #20 Reportage

Allergie, maladie cœliaque, hypersensibilité non cœliaque, comment les diagnostiquer et les traiter ?

Que l’on aborde le sujet du déséquilibre du microbiote, des troubles digestifs, des maladies chroniques intestinales ou encore des intolérances alimentaires en général, le gluten est souvent soupçonné d’être en cause. Qu’en est-il vraiment ? Pour comprendre les mécanismes d’action du gluten sur l’organisme, il est important de distinguer l’allergie au gluten, la maladie cœliaque – communément appelée, à tort, « intolérance au gluten » –  et l’hypersensibilité non-cœliaque au gluten. Comment les reconnaître, les diagnostiquer, les traiter ? À chaque situation correspond une réponse particulière, que les bilans biologiques aideront à orienter.

Le gluten, de quoi parle-t-on ?

Selon le dictionnaire le Larousse, le gluten est la « partie protéique de la farine des céréales, substance visqueuse jouant un rôle important dans le gonflement de la pâte lors de la fabrication du pain ». C’est lui qui donne du moelleux et de l’élasticité au pain. On trouve du gluten dans

le seigle, l’avoine, le blé, l’orge, le kamut® ou encore l’épeautre. Mais aussi – et cela complique grandement l’observance des régimes sans gluten – dans de nombreuses préparations alimentaires, le gluten ayant un rôle de liant. Les personnes devant suivre un régime sans gluten doivent aussi éviter tout aliment présentant des traces de gluten.

D’après le baromètre réalisé par Because Gus, site spécialisé sur le « sans gluten, 8 % des Français suivent un régime sans gluten et 16 % ont un proche concerné. Ainsi, le « sans gluten » toucherait 1 Français sur 4.

Un régime sans gluten ne doit pas être engagé sans avis médical et doit débuter après avoir réalisé les analyses permettant d’en attester le besoin.

L’allergie au gluten

L’allergie au gluten est une pathologie à mécanisme immunologique, qui peut être grave voire mortelle.

Elle se manifeste de manière différente d’une personne à l’autre, mais on peut généralement observer des signes quelques minutes à quelques heures après l’absorption de l’aliment contenant du gluten. Il peut s’agir de réactions cutanées de type urticaire ou des difficultés à respirer, voire un œdème de Quincke. On peut aussi voir survenir des symptômes cardiovasculaires (pâleur, évanouissement) ou digestifs (crampes d’estomac, vomissements…).

Le diagnostic de l’allergie au gluten intervient le plus souvent dans l’enfance. Il est réalisé par analyse biologique sanguine, par la présence d’IgE (anticorps de type immunoglobulines E), qui confirment la positivité des tests cutanés. Le seul traitement consiste à supprimer les aliments contenant du gluten de l’alimentation.

L’ « intolérance au gluten », ou maladie cœliaque

Contrairement à l’allergie, qui a un effet immédiat sur la santé de la personne ingérant du gluten, la maladie cœliaque se développe dans le temps. Cette maladie chronique auto-immune ne fait pas courir de risque mortel à court terme mais elle aboutit sur le long terme à la destruction de la paroi de l’intestin grêle en raison d’une atrophie de ses villosités, les petits replis de l’intestin à l’origine d’une malabsorption des nutriments.

Elle se manifeste essentiellement par des troubles digestifs (diarrhée chronique, ballonnements, flatulences, douleurs…), mais aussi des troubles non digestifs très variés comme la fatigue, des carences en fer ou vitamines, des aphtes récidivants, des fractures liées à l’ostéoporose ou encore un état dépressif.

À noter que sa symptomatologie est parfois fruste, avec par exemple uniquement des troubles psychiques et aucun trouble digestif, ce qui peut conduire à une errance diagnostique tant qu’une sérologie permettant d’arriver à la conclusion d’une intolérance au gluten n’est pas prescrite. C’est parfois la survenue de complications de l’intolérance au gluten qui amènent à poser le diagnostic.

Sans adoption d’un régime sans gluten, les complications de la maladie cœliaque sont nombreuses : enfant de petite taille à la naissance, retard de croissance chez l’enfant, stérilité, troubles féminins, risques de fracture (ostéoporose), de maladies auto-immunes, de cancers, accidents cardiovasculaires…

La maladie cœliaque a une composante héréditaire : on estime à 20 % le risque de la développer lorsqu’un membre de la famille proche est atteint. Toutefois, le diagnostic intervient parfois tard, à l’âge adulte, notamment lorsque les symptômes ne sont pas spécifiques.

Son diagnostic repose sur le dosage des anticorps anti-transglutaminase ou anti-endomysium de type IgA, ou IgG en cas de déficit en IgA total (qui touche 0,2 % de la population totale et 2 % de la population cœliaque).

Le traitement de la maladie cœliaque repose sur la suppression de toutes les sources de gluten dans l’alimentation. Blé, orge, seigle, avoine sont donc proscrits. L’observance de ce régime strict permet de réduire les symptômes et les risques de complication rapidement : dès quelques semaines, les anticorps spécifiques de l’intolérance au gluten disparaissent et l’atrophie villositaire régresse sous 12 à 18 mois. La maladie cœliaque sera véritablement confirmée une fois constatée la disparition des symptômes.

La sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC) ou hypersensibilité au gluten

Autre cas de figure, la SGNC regroupe un ensemble de symptômes survenant à la suite d’une ingestion de gluten et qui ne relèvent ni d’une allergie ni d’une maladie cœliaque (absence d’IgE et d’IgA). Ces symptômes apparaissent avec l’ingestion de gluten, s’améliorent en cas d’éviction du gluten, puis réapparaissent en cas de réintroduction.

Ces symptômes sont non spécifiques, proches de ceux du syndrome de l’intestin irritable (ballonnements, diarrhées, nausées, douleurs abdominales…), et parfois non digestifs (fatigue, douleurs articulaires…).

À ce jour, il n’existe pas de marqueur fiable permettant de diagnostiquer cette pathologie dont le mécanisme semble pourtant bien immunologique.

Selon certains auteurs, le dosage des anticorps anti-gliadine de type IgG pourrait permettre d’attester l’existence d’une sensibilité au gluten non cœliaque.

Le diagnostic est essentiellement clinique et la prise en charge consiste au retrait du gluten dans l’alimentation.

Quels bilans biologiques préconiser ?

Pour détecter une hypersensibilité au gluten, qu’elle soit cœliaque ou non, il est nécessaire que la personne consomme du gluten depuis au moins 2 mois avant de réaliser le test. Sans cela, il est possible que le résultat du test soit faussement négatif, puisque le patient n’aura pas développé d’anticorps.

Les panels Nutritol permettent d’identifier les intolérances alimentaires en dosant les IgG  contre un certain nombre d’aliments. Cinq types de panels sont disponibles, permettant de tester 25, 50, 100 ou  287 aliments différents, plus un panel de 50 aliments spécifiquement d’origine végétale. Si IgG gluten est positif, il est conseillé d’évincer le gluten de l’alimentation et d’observer si les symptômes disparaissent. Après avoir vérifié l’absence d’IgA anti-transglutaminase au préalable, l’absence d’IgG gluten laisse penser que le gluten n’est pas en cause. Ces panels peuvent aussi révéler une autre intolérance à IgG qui n’était pas soupçonnée et mise sur le compte du gluten.

BasicCheck est un bilan de première intention indiqué chez toute personne souffrant, notamment,  de troubles digestifs. Il comprend des paramètres qui peuvent orienter le diagnostic d’une hypersensibilité  au gluten :

  • La CRP Ultrasensible, dont l’élévation traduit l’existence d’une inflammation, de bas grade a minima et de haut grade en cas de maladie cœliaque ;
  • Les hormones thyroïdiennes : la baisse de la T3 libre et l’augmentation de la TSH peut être le signe d’une dysbiose, fréquemment observée en raison du dysfonctionnement intestinal en cas d’hypersensibilité au gluten ;
  • Les vitamines D et E, dont une diminution peut être due à la malabsorption intestinale de ces vitamines liposolubles ;
  • Le zinc, protecteur des entérocytes, qui doit souvent être rééquilibré ;
  • Les LDL oxydées, reflet du niveau de stress oxydatif de l’organisme, dont l’augmentation est corollaire à un état inflammatoire ;
  • L’IgG caséine, dont l’augmentation témoigne d’une hyperperméabilité intestinale et qui est souvent une conséquence d’une hypersensibilité au gluten.

Nos panels préventifs

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    Intolérances alimentaires

    NutritolTM  permet l’identifications d’intolérances alimentaires IgG dépendantes, en testant de 25 à 287 aliments.

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    BasicCheck

    Le BasicCheck est un bilan de biologie préventive de première intention. Réalisé sur un prélèvement sanguin, il permet de dresser un état des lieux de votre santé par un choix de marqueurs biologiques pertinents.

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