L’avis d’expert de Sabrina Marnet-Letellier sur les hypersensibilités au gluten

Alimentation - Posté le mardi 22 novembre 2022

Dossier #20 Interview

Quels sont les signes qui doivent faire suspecter une intolérance au gluten ?

Le signe le plus répandu est la carence régulière en fer (sauf en cas de raison autre comme des règles très importantes chez la femme) ainsi que la fatigue chronique. Ensuite, on peut se poser la question en cas de troubles digestifs réguliers (constipation, diarrhée, douleurs, ballonnements,…) et/ou de douleurs chroniques éloignées de la sphère intestinale (tendinites à répétitions, migraines, douleurs de type fibromyalgiques) voire de troubles affectant les muqueuses: eczéma, dermatite, sinusites,…

Pourquoi est-elle importante à diagnostiquer ?

Il est important de bien le diagnostiquer car cela peut résulter en des carences multiples, voire en une déminéralisation (risque d’ostéoporose) en lien avec une perméabilité intestinale augmentée. L’hypersensibilité au gluten non cœliaque génère un terrain inflammatoire qui peut faire le lit de différentes pathologies, notamment de nombreux troubles métaboliques (diabète de type II, surpoids, …) voire de certaines pathologies auto-immunes.

L’observance d’un régime sans gluten étant contraignante, comment aider les patients à le suivre attentivement dans le temps ?

Cela peut être contraignant car effectivement il y a du gluten dans de nombreux produits transformés. Dès lors que l’on fait le choix de revenir à une alimentation plus saine que l’on cuisine soi-même, c’est beaucoup plus simple. On se rend également compte lorsqu’on arrête les céréales à gluten qu’il existe en fait une pléthore d’alternatives auxquelles on n’avait jamais prêté attention avant ! Cela peut donc être l’occasion de découvrir de nouveaux aliments et saveurs.

Bien sûr, cuisiner sans gluten demande un certain temps d’adaptation et le thérapeute peut aider justement en apportant des recettes ou des liens vers des outils pratiques (applications en ligne, sites web référençant les établissements proposant des alternatives sans gluten,etc…)

Il est également tout à fait possible d’avoir une vie sociale tout en évitant le gluten, d’autant plus maintenant ou de plus en plus d’établissements proposent des alternatives ou au moins mentionnent bien les plats contenant du gluten. 

Ce n’est pas plus contraignant que de décider de devenir végétarien au final, mais cela demande d’accompagner et rassurer le patient dans ce changement…